Thomas Santini installera son centre d’art mobile
Place Jean-Jaurès (Saint-Gaudens)
vendredi 28.09.2018 de 19h à 22h
et samedi 29.09.2018 de 10h à 13h
L’idée m’est venue un matin dans mon lit. Il fallait que je montre mon travail, mes amis me le réclamaient et puis, il y avait cette fierté, cet égo, qui fait que lorsqu’on élabore un projet depuis longtemps, même si l’on travaille pour soi sur le moment, on a ensuite besoin de le montrer. De se confronter au regard des autres et pas simplement à celui de ses proches.
Au départ c’est un jeu. Une petite gymnastique mathématique qui fait se correspondre des dates historiques via les côtés d’un triangle rectangle. Le jour où j’ai commencé à «inventer mes triangles», je ne savais pas qu’ils auraient, aussi pour moi, une vertu thérapeutique. Depuis, mon hypermnésie des dates s’est atténuée. Je ne connais plus très bien la chronologie des vainqueurs du Tour de France ou des présidents du Conseil de la IIIème République et étonnamment, je n’arrive pas à citer un seul de mes triangles de tête.
C’est un travail modeste. Il est simple à comprendre. Mes tableaux sont clairs, directs et accessibles. De petite taille, ils sont faciles à réaliser ou à reproduire. « De l’art conceptuel pour les nuls » m’a-t-on dit une fois. J’accepte volontiers. Une chose est sûre, la plupart des gens qui y jettent un œil voient rapidement de quoi il en retourne. En outre, ils disent la poésie des nombres à laquelle si peu sont sensibles. Même si ce n’est pas de la haute philosophie, je trouve néanmoins qu’ils racontent deux ou trois choses sur le monde dans lequel nous vivons. J’espère que vous y verrez un malicieux pied de nez à l’ineptie des discours sur la causalité mécanique des évènements historiques et une réponse tranchante aux théories complotistes. Montrer ou ne pas montrer, se définir ou non comme un artiste ? Mon centre d’art m’aide à sortir de ce dilemme.
Thomas Santini