17.01.2018 — 17.02.2018
Projet réalisé en partenariat avec : l’ESAD Tours Angers Le Mans, ESAP— Pau Tarbes, ISDAT- Toulouse
Merci à tous pour votre confiance en ce projet et plus specialement pour la confiance accordée à Anne Dalland, Didier Landais, Didier Larnaque, Jean-François Dumont, David Mozichonacci, Nicolas Daubanes, Serge Provost.
Bout de vies, morceaux d’œuvres et de recherches se mêlent pour réfléchir à deux voix, puis trois, puis quatre et ainsi de suite…Une pensée qui se construit de multiplicités pour faire émerger le collectif propice à la mise en œuvre d’un processus création.
Du côté du centre d’art…
Pour la seconde fois, le centre d’art expérimente un temps entre enseignement et exposition. Cette fois c’est au côté de l’artiste David Michaël Clarke que nous nous embarquons. Ce dernier, à l’initiative du projet artistique, accompagne une douzaine d’ étudiants venant de trois écoles d’art : de l’ESAD Tours-Angers-Le Mans, ESA Pyrénées — Pau-Tarbes, ISDAT Toulouse.
Valérie Mazouin
Du côté de l’artiste…
Au début de nos discussions nous avons évoqué le sujet du processus, la possibilité d’imaginer une exposition en constante évolution, autrement dit, une exposition où le processus de fabrication de l’exposition devient l’exposition elle-même. Cela nous a tout de suite fait penser au Poïpoïdrôme, projet mythique réalisé par Robert Filliou et Joachim Pfeufer en 1963. Le Poïpoïdrôme a été conçu comme un « centre de la création permanente ». Une sorte de carrefour entre deux axes, la réflexion et l’action. L’art est un processus qui bascule perpétuellement entre réflexion et action, penser et faire. Cela ne s’arrête jamais. On ne peut pas l’éteindre en appuyant sur un bouton. Tout simplement, on le vit. L’art nourrit la vie. La vie nourrit l’art. C’est une enchère qui monte sans cesse. Ceci est le sens de la citation la plus connue de Filliou, « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». Par ce projet, nous ne proposons pas de « re-faire » ou de « re-créer » le Poïpoïdrôme. Nous proposons plutôt de le « re-vivre ».
David Michael Clarke et les étudiants vont chercher des gestes nécessaires pour vivre en communauté et élaborer un univers plastique singulier au sein du centre d’art. C’est le chemin qui est privilégié plutôt que le but. L’essentiel étant l’approche personnelle et l’intelligence sensible de chacun au cœur de cette activité collective singulière.
Nous souhaitons ainsi réunir au centre d’art étudiants et professeurs-artistes pour permettre des discussions avec les membres de l’équipe autour des enjeux artistiques dans lesquels chacun s’engagent. La mise en œuvre du projet se veut globale et tient compte de l’écosystème dans lequel les étudiants se plongent pour une durée de 15 jours environ. Il s’agit de comprendre, de prendre la réalité d’un centre d’art. Quel est cet outil ? À quoi sert-il ? Comment collaborer au mieux, comment réfléchir ensemble à cette responsabilité que nous avons les uns envers les autres autour du sujet de l’art ? Il y a aussi la question du public, quelle place pour lui dans les intentions posées ?
L’art et l’altérité principaux protagonistes du dispositif sont une façon de questionner les valeurs professionnelles sur lesquelles nous souhaitons nous appuyer ensemble, artistes, équipes du centre d’art, étudiants. Il s’agit alors d’un positionnement politique que l’on souhaite interroger par des séries d’actions qui valorisent et favorisent le désir de création.
Valérie Mazouin&David Michaël Clarke