Infos pratiques

Réouverture du centre d’art le mercredi 03.06 à 14h

Exposition à voir
jusqu’au 26.09.20

Visite commentée avec l’artiste et la commissaire de l’exposition
mercredi 22.07.20 à 17h

Projection et rencontre avec l’artiste
vendredi 11.09.20 à 19h30

Visites pour les scolaires et les groupes, uniquement le matin
Réservation 07 88 53 40 75
mediation.chapelle-st-jacques@orange.fr

Vernissage
Samedi 7 mars à 19h

Commissariat
Valérie Mazouin

Dossier de presse

Damien Daufresne

« Essayer. Rater. Essayer encore.
Rater encore. Rater mieux ».
— Cap au pire, Samuel Beckett.

Cher Damien,

Je pense qu’il me faut te rendre compte de cette perception que j’ai eue lors de ma première visite d’atelier à Berlin.

Il y a la rencontre avec ton travail qui me met face à l’énergie d’un trait lorsqu’il s’agit de dessins et face à des surgissements de lumière auprès de tes photographies.

Au cours d’une deuxième visite, une année déjà s’est écoulée, je retrouve le geste construit, je prends conscience de l’importance des espaces et d’une temporalité qui inscrit tes recherches dans un déroulé précis.

Donc, je comprends que la journée, ce temps compris approximativement entre le lever et le coucher du soleil, cette répétition des jours, les uns après les autres, rythme tes projets. Un dessin par jour pour les carnets, pendant plusieurs années, maintenant photographier chaque jour.

Est-ce une astreinte, une discipline ?

Je pense, en fait, que cette temporalité t’apporte une liberté.

Car tu ne veux pas en perdre une de ces fameuses journées !

Tu le sais, tu travailles ainsi. Il faut toujours tenter, se reprendre et puis recommencer, chercher et mieux se perdre.

Mais aussi, ne jamais oublier de se retrouver.

D’ailleurs, de multiples réflexions naissent de lectures, lire, relire à nouveau les ouvrages de Blaise Cendrars, James Joyce ou encore René Char, Francis Ponge. Les mots de la littérature, les mots de la poésie sont avec toi.

Sont avec toi aussi les couleurs, constructions ou ombres et lumières de Piero Della Francesca, de William Kentridge.

S’esquissent alors en creux ce que je retrouve quand je parlais précédemment d’énergie du trait, c’est ici que nous trouvons ce point d’accord, ce lieu dans lequel nous allons travailler. Lors de cette dernière rencontre, tu évoques la dimension de désir, de remettre en question le geste, et, à point nommé, tu fais surgir cet ouvrage « Rolf Borzik und das tanztheater ». Il s’agit ici de danse, d’engagement d’un regard sur le déplacement qui te conduit au dessin. Je comprends que ces lignes et courbes que ces corps sur l’espace scène se concentrent dans le format du carnet, de la feuille.

D’un format à un autre, le travail s’impose, dessins, photographies ou films, ce sont des apparitions fragmentaires, tels des extraits, des concentrés de désir de vie.

Alors, quand l’ombre de la Terre se projette sur la Lune, s’initie un temps où corps et dessin, matière de danse, images fixes et en mouvements deviennent lisibles ensemble.

Cette éclipse lunaire, soit Mondfinsternis en allemand, produit, par l’approche multiple du travail, des projections mentales qui invitent au plongeon. D’ailleurs, tu le dis quand tu plonges, tu plonges… Vas-y on te suit !

Valérie Mazouin
commissaire de l’exposition et directrice du centre d’art

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