Emmanuel Aragon

Du 16.04.25  au 17.05.25
au Musée – Arts & Figures des Pyrénées Centrales de Saint-Gaudens & à la Médiathèque Cœur Coteaux Comminges

En partenariat avec la Chapelle Saint-Jacques centre d’art contemporain, les Archives départementales de la Haute-Garonne et la médiathèque Cœur Coteaux Comminges, le Musée des Arts et Figures des Pyrénées centrales exposent une sélection d’œuvres de l’artiste plasticien et céramiste Emmanuel Aragon.

L’étymologie du mot « secret » renvoie au secretum latin, qui est un « lieu écarté ». Il a aussi un sens plus courant qui est « pensée ou fait qui ne doit pas être révélé·e », puis un autre sens qui est « séparé, à part ». Il a aussi pour lui de fédérer, il crée un espace d’intimité. Un secret partagé : « Je vais te confier un secret » est un don, une preuve d’amitié. Il a cette face positive qui peut aller jusqu’à générer du lien. Le secret est du côté de l’humain, il est la conséquence même du langage et du fait « qu’on parle » : le secret est tributaire de la parole. En invitant l’artiste Emmanuel Aragon sur un projet lié au secret, c’est imaginer une parole libre.

Avec l’écriture manuscrite pour princi­pal matériau, le travail d’Emmanuel Aragon s’articule en installations et projets pour espaces publics intérieurs ou urbains, dessins et livres d’artistes. Avec des outils et matériaux excluant toute réversibilité, il convoque la parole, sa spontanéité et ses intuitions. Qui parle ? À qui s’adressent ses paroles ? Comment les prendre ? Le texte semble toujours extrait d’une conversation ou d’un monologue intérieur. Cette omniprésence de paroles s’ouvre à nous sans citer de noms, met en mouvement notre écoute et nos manières de s’adresser à l’autre. L’individu se tisse dans la rencontre.

Ainsi, Emmanuel Aragon est venu à la rencontre des habitant·es de Saint-Gaudens et du Comminges durant deux années. Médecin, archéologue, architecte, anciens commerçant·es, médiathécaire, associations lui ont confié leurs histoires, leurs mémoires, leurs secrets. Cette matière volubile a donné lieu à des enregistrements vidéos, des empreintes, des créations textuelles et graphiques comme traces d’une mémoire collective vivante et en mouvement.

Cette exposition vient clôturer la résidence de l’artiste à la Chapelle Saint-Jacques centre d’art contemporain dans le cadre du Dispositif Politique de la Ville.