« Strictement parlant, il ne reste qu’une sensation d’étourdissement, à laquelle vous ne pouvez rien » (Baudrillard)

Cette citation choisie au hasard représente d’une certaine manière une conviction qui a été souvent associée au post-modernisme, à savoir que l’on ne peut rien  à rien, et que « everything goes ». En matière d’art contemporain, il s’agit là de clichés auxquels il peut être facile de céder, mais qui s’avèrent faux pour peu que l’on se plonge dans l’énorme et plurielle production artistique rendue publique. Par rapport à l’engagement du plasticien Pierre-Lionel Matte, l’on ne peut que prendre le contrepied de cette citation. En tant qu’artiste, il a mis au premier plan de son travail la conviction qu’il est possible de dire des choses sur le monde. Pour Pierre, il s’agit de lier son intérêt pour la réalité politique et sociale avec les exigences de l’art, et ainsi créer un champ d’expression engagé, qui de plus permet de dire autre chose que lorsque ces mêmes territoires du réel sont abordés par des institutions conventionnelles.

Texte d’Anne Karin Jortveit, traduction de Jean-Yves Gallardo